Depuis 30 semaines, tous les mardis midi, c’est l’heure de la chronique du Gnome, un billet d’humeur à la façon de France Inter. Mais pourquoi et comment ? D’abord créé en catimini, j’ai décidé, pour cet anniversaire, d’en parler.
Un délire de confinement
Sans surprise, comme de nombreux nouveaux projets qui fleurirent en 2020, c’est le premier confinement qui en fut à l’origine. Une fin de chômage difficile, des freelances et un moral en berne, une maladie qui nous terrifiait encore. On reste chez nous, on respecte scrupuleusement les règles.
Pour m’occuper et avoir un fond sonore quand je travaille, je laisse dérouler sur YouTube les chroniques des humoristes France Inter. La jamais contente mais toujours à mourir de rire, la tellement Parisienne Nora Hamzawi ; la douceur et la sensibilité d’un Vincent Dedienne, à mille lieux de sa revue de presse de Quotidien ; les chansons d’Alison Wheeler que je connais toujours par cœur ; la folie explosive de Constance ; l’intelligence ciselée de Marina Rollman ; la précision documentée de Nicole Ferroni ; la mauvaise foi rieuse de Morgane Cadignan…
Moi, dont on a souvent comparé la façon de parler à Vincent Dedienne, un jour, je me surprends à raconter une anecdote de soirée comme Nora Hamzawi…
L’idée fait son chemin…
Et si… ? Après tou… non ? Et pourquoi pas ! Mais comment… ?
Après tout, qu’est-ce qui m’empêche d’être chroniqueur ? Je veux dire, au delà du fait de ne pas être chroniqueur. On est à l’époque du “fait-le toi-même” et on dispose d’une pléthore de réseaux. Alors, oui : et pourquoi pas ?
J’hésite, l’idée trotte dans ma tête, j’en parle à des amis sur le ton de l’humour. Mais les semaines avançant, secrètement, j’y pense de plus en plus sérieusement.
Pourquoi ?
J’ai du temps. J’écris une, puis deux, puis trois chroniques. Et ça fait du bien ! Qui n’a jamais rêvé pouvoir dérouler 3 ou 4 minutes un propos sans être interrompu ? C’est assez courant dans les films ou les séries, mais dans la vraie vie ? Jamais ! Un ami est toujours là pour couper, rebondir, réagir, contredire. Et, un peu timide, j’ai tendance à me laisser couper la parole sans problème.
Alors que, non d’une pipe, j’en ai des choses à dire !
Ou, de façon moins calimérodiesque, certains sujets ne se prêtent pas à une soirée entres ami.e.s. Surtout lorsqu’il s’agit de politique ou d’actualité.
Sans oublier, une raison importante : j’aime écrire. Ça me change de mes essais et débuts de romans, car on n’écrit pas comme on parle. On limite les envolées, on rajoute des expressions, on lutte contre ses tics de langage. Et condenser sa pensée, la synthétiser, tout en trouvant un rythme, et un excellent exercice de style. En parlant de style, il a fallu m’en trouver un, mais j’y reviendrais.
Comment ?
C’est simple : le confinement annoncé le 30 octobre. Pour mon anniversaire, le mois précédent, mes ami.e.s m’avaient confié une cagnotte pour que je puisse acheter de matériel photo. J’achète donc une softbox pour mes photos, mais aussi un fond vert, seul chose qui me manquait pour me lancer.
Car, après tout, j’ai déjà une chaîne YouTube. Celle-ci est consacrée à mes voyages, mais elle est en sommeil depuis un an : “Le Gnome en vadrouille”.
J’y retrace mes différents voyages :
– le gnome en vadrouille au Mexique,
– le gnome en vadrouille au Pérou,
– le gnome en vadrouille en Bolivie,
– le gnome en vadrouille en Jordanie,
– le gnome en vadrouille au Myanmar,
– le gnome en vadrouille au Vietnam,
– le gnome en vadrouille au Laos,
– le gnome en vadrouille au Cambodge,
– le gnome en vadrouille en Thaïlande.
C’est ainsi que le 10 octobre, sortait ma première #fronique (Fausse Chronique). Ne maîtrisant pas bien la technique du fond vert, je suis translucide. Sans micro, le son est très mauvais…
Avec le temps, j’ai un peu arrêté d’utiliser le terme de fronique, car finalement, ce sont de vraies chroniques, mais pas réellement à la radio. De froniques c’est devenu de “fausses vraies chroniques”. Après une remarque de quelqu’un se plaignant d’avoir cru que c’était une vraie chronique France Inter (quelqu’un qui ne lit pas les descriptions des vidéos), j’ai modifié le logo France Inter. Ainsi, même visuellement, il est possible de voir que je ne suis pas, malheureusement, dans les studios de la Maison de la Radio.
Le style
Après une chronique hommage à Nora Hamzawi, au fil des chroniques, j’ai trouvé mon style : je parle beaucoup d’étymologie et de la langue française. Une sorte de Max Bird de la langue française. Cependant, je parle d’un peu tout…
Une selection de mes chroniques
(Petit jeu : devinez si elle est récente ou pas selon la qualité du son, du rythme, du montage…)
Société
Actualité
Politique
Sexe
Étymologie
Grand n’importe quoi
Les plus vues
Et la suite ?
Je ne sais pas si je vais continuer longtemps. Entre l’écriture, l’enregistrement et le montage, chaque vidéo me prend un temps fou. De plus, le nombre de vues n’est pas au rendez-vous (la plus visionnée a péniblement atteint les mille vues), ça ne motive pas à continuer. Cependant, je fais surtout ces chroniques pour moi-même, alors, pour l’instant, je poursuis l’exercice. J’essaie toujours d’apprendre à bien utiliser le micro. D’ailleurs, on me l’a prêté. Le jour où je devrais le rendre signera sans doute la fin des chroniques, car je n’ai aucun intérêt à investir dans un micro. Et vu le son de la première vidéo sans micro, je me vois mal faire sans…
Pour l’instant, je continue, et qui sait, peut-être qu’un jour elles seront vu par un programmateur, ou par Nagui lui-même, et je finirais par les faire réellement à la radio ? Allez savoir…
Et pour ceux qui veulent voir le reste de mes vidéos, je vous invite à vous rendre sur la playlist de ma chaîne. Et n’hésitez pas à vous abonner !