À la fois avant dernier et dernier pays de mon voyage en Asie du Sud-Est, me voici en vadrouille en Thaïlande. Mon périple prend fin dans un pays à double vitesse, entre classicisme et modernité, entre Bouddhisme et Islam. De la frontière au Laos au nord du pays jusqu’à Phuket à la pointe sud, en passant par les îles comme celle de Lanta (la fameuse Koh (=île) Lanta).
Je vous propose de me suivre dans cette nouvelle vadrouille, à travers ma 9e vidéo de mes voyages :
Le Nord : de Chiang Mai à Bangkok
La ville de Chiang Mai, au nord du pays, est une des plus connues du pays, réputées pour sa douceur de vivre, sa vie nocturne, et son centre-ville historique à taille humaine. Loin du gigantisme de Bangkok, ici arrive encore à être dépaysé, et ce n’est pas mince à faire dans ce pays. Et, étrangement, ce que je retiens le plus de cette ville, c’est son odeur. Une odeur fétide s’échappe des égouts, partout dans la ville ! Ceux-ci ne sont guère très profonds, juste sous les pieds, sous une fine dalle ajourée. Il faut dire qu’il fait une forte chaleur, provoquant sans doute ces odeurs. C’est également dans cette ville, que j’ai vue des cafards gros comme des rats, se balader dans la rue. Depuis cette ville, je m’insurge dès qu’on me dit que Paris est sale ! Et pourtant, ce n’est pas sans doute pas la plus sale que j’ai vue, toute l’Asie est couverte de détritus et de plastique (l’état du Mékong est vraiment catastrophique.). Mais ici, c’est vraiment l’odeur qui pose problème. Problème que j’ai soulevé avec des ami·e·s qui y sont déjà allé, et qui ne l’avaient pas senti. Ils n’y étaient pas à la même époque…
Au-delà de la ville, ce sont les environs qui valent vraiment le coup. Elle est réputée depuis toujours pour ses éléphants. Désormais, il est presque impossible d’en monter. Tout comme Angkor qui ne se visite qu’en scooter électrique, ici aussi, l’influence des touristes a modifié les habitudes. Partout, on nous propose de visiter des réserves ou des refuges d’éléphants, où il est impossible de les monter.
Manquant de temps, j’opte pour rejoindre un tour organisé collectif. Le tour operator me met en garde : je serais dans un bus de Chinois, un groupe de 20. Ok bon… tant pis ! C’est le seul groupe que je trouve qui a des places dès le lendemain avec un passage dans un village Karen de femme girafe en plus des éléphants.
Le lendemain matin, on vient me chercher à l’auberge. Une guide me récupère en voiture pour m’amener jusqu’au bus. Je suis habitué maintenant. Mais… ? On sort de la ville ? Ça fait déjà 20 min que l’on roule. Que se passe-t-il ? Assis devant, je demande à ma guide, qui m’explique qu’à cause du brouillard et des brûlis dans la région, le groupe de touristes chinois a annulé : je serais seul pour la journée avec elle ! D’un naturel timide, je suis très gêné au début. Mais finalement, ça sera une super expérience. En tête-à-tête toute la journée avec elle, ça sera l’occasion de découvrir réellement le pays.
Durant la pause déjeuner, en tête-à-tête donc, elle m’expliqua l’élection législative en cours et me posa des questions sur les gilets jaunes. Délicat de justifier les réclamations de ces derniers au vu de la situation du pays… mais c’était passionnant ! Et mon anglais fut mis à rude épreuve…
Finalement, elle m’amena dans un village Karen. Ce que prenait pour un village d’une ethnie local, comme au nord du Vietnam, je comprends qu’il s’agit d’avantage d’un camp de réfugiés. En effet, les Karen ayant été chassées du Myanmar où ils y a un vrai génocide, ils sont ici en situation précaire. Preuve qu’elles viennent du Myanmar : elles se maquillent de thanaka. Je n’ai su que quelques semaines plus tard ce que c’était, je ne l’ai réalisé qu’avec le recul en triant mes photos. Ma guide, moderne, les cheveux courts, éduqué, est un peu mal à l’aise de m’expliquer la situation. Si les hommes peuvent sortir du village pour trouver un travail, c’est presque impossible pour les femmes, qui subissent de plein fouet un racisme. Elles ne peuvent pas travailler, et reste ici dans les villages. C’est pour ça que je ne verrai que des femmes et des enfants. Ma guide me dit à mi-mot, dans un souffle, qu’elle aimerait qu’elles aient le droit de sortir et accès à l’éducation. Seul revenu pour ces femmes, la vente d’objets souvenirs et leurs propres images : l’entée au village est payante et permet de prendre autant de photos que l’on veut. Du coup, venir participe à leur précarité, mais également à leur subsistance. C’est très étrange… je ne suis vraiment pas à l’aise et je ne m’éloignerai guère de ma guide. On ne restera pas longtemps, malgré l’accueil souriant des femmes.
Le centre, Sukhothai et Ayutthaya
Je ne vais pas m’étaler sur ces lieux, sans doute les plus emblématiques du pays. Les ruines des royaumes précédents la Thaïlande actuelle sont vraiment impressionnant, mais surtout élégante. Dépouillé de l’or clinquant des temples modernes, ces ruines de pierres et de briques rouges, tout en colonnade et Bouddha monumental, inspire à la contemplation. Aucun mystère comme Angkor ici, ces ruines sont toutes les deux au plein milieu d’une ville moderne, dégagées, et non-grignotées par la nature… sauf la fameuse tête d’Ayutthaya. Tête que j’imaginais immense, est en fait relativement petite, et presque au niveau du sol ! J’étais un peu déçu, alors que je pensais que ça sera le point d’orgue de ma visite de ce pays…
Les deux photos suivantes viennent de Sukhothai. Apparemment, peu de touristes pousse jusque là, se contentant d’Ayutthaya. Grossière erreur, car je trouve ces ruines bien plus belles !
C’est à Ayutthaya que j’ai eu l’occasion d’assister à un tournoi régional de boxe thaïlandaise. Sport violent, les jeunes gens en sortent presque toujours saignants de quelque part. C’est un spectacle fascinant, très ritualisé, se faisant encore au son de musiques traditionnelles jouées sur place. Ça m’a donné envie de me mettre à la boxe…
Lopburi, capitale des singes !
À 40 min d’Ayutthaya, Lopburi vaut vraiment le détour ! Dire que la ville est envahie de singes serait un abus de langage. Disons qu’ils colonisent un quartier bien particulier de la ville, et à une rue près, on n’en voit presque plus. Néanmoins, dans ce quartier proche de la gare, tout autour d’un temple du 10e siècle, ils sont omniprésents ! Des petits mignons, des gros flippants, ils sont partout. Et plutôt agressif… je comprends pourquoi on m’a dit de me faire vacciner contre la rage ! Mais vraiment, une super expérience !
Le sud et la fin du voyage !
Après le Myanmar, je retourne en Thaïlande. J’atterris à Phuket, une ville qui me permit enfin de me racheter un téléphone portable, avec 5 jours sans téléphone, celui-ci ayant rendu l’âme pendant la fête de l’eau…
La ville est moderne, avec un centre-ville charmant. Mais c’est surtout un point de départ pour différents tours dans la région, notamment pour la baie de Phang Nga. Surnommée la “baie d’Hạ Long de Thaïlande”, cette baie est, en effet, constellée d’îles en pain-de-sucre. Certaines sont assez grande pour accueillir des plages, notamment Koh Tapu. Signifiant “l’île du clou”, renommée l’île de James Bond depuis “L’Homme au Pistolet d’Or”.
Mais la vraie différence avec la baie d’Hạ Long c’est la mangrove qui entoure ces îlots. Ainsi, les pains-de-sucre ne donne pas cette impression étrange d’être posé à même l’océan, comme au Vietnam.
Le sud, et surtout les îles de la Thaïlande sont, étonnement pour nous, à grande majorité musulman. Ainsi, durant mon séjour dans les îles de sud, je serais réveillé par les appels à la prière ! Comme si mon voyage en Jordanie et Turquie venaient percuter de plein fouet mon séjour en Asie !
Et voici une photo de la ville sur pilotis, avec sa Mosquée, si mal cadrée dans la vidéo, Koh Panyee :
Suite à ça, je fis un séjour à Koh Lanta. L’île est vraiment paradisiaque, la ville s’étalant presque sur tout son pourtour. L’émission télé, elle, est tournée sur un archipel à plusieurs kilomètres de là… À part une randonnée et une cession de stop, j’avoue que j’ai surtout profité. Mon auberge s’est avérée être composée de petits bungalows individuels, desquels je devais traverser la rue, suivre un petit chemin 3 min, avant d’arriver à une plage immense de sable blanc. Plage d’où j’ai observé tout les couchés de soleil, depuis un petit bar qui ne passait que du reggae town. Un petit coin de paradis !
Puis, après un passage sans intérêt à Krabi, se fut le départ pour Kaoh Sok. Il s’agit d’un par national, une jungle vierge dense, dite “primaire”. Il abrite une faune et une flore rares comme la fleur parasite géante Rafflesia (celle qui inspire le pokémon du même nom !), des oiseaux bucérotidés, des gibbons et des tigres. Ça me fait tellement rêver ! Une forêt impénétrable que l’on peut seulement pénétrer avec un guide car son l’entrée strictement interdite, jugé trop dangereuse. Une journée de bus pour arriver dans une sorte de mini-village composée exclusivement d’auberges, de petits hôtels et de bars pour touriste, coincé entre deux bouts de forêt, à l’entrée du parc. Un seul tour operator est habilité à y organiser des visites. J’y fonce. Je demande le stage de survie : trois jours deux nuits dans la jungle, avec un guide qui nous apprend à nous nourri et construire des abris, pour un groupe de 6 maximum. Ça coûte affreusement cher, mais le reste du voyage a coûté moins cher que prévu et je rentre dans moins d’une semaine en France… go !
“Sorry, it’s the low season, we only organize the two days one night tour around the lake.”
C’est le drame. La jeune femme blasé, me répondra pareil pour le tour 2 jours 1 nuit dans la jungle, pour le tour d’une demi-journée en safari nocturne, pour le tour d’une demi-journée en safari diurne, etc. Je finis par m’énerver, dire que je vais aller voir ailleurs… jusqu’à ce qu’elle me rappelle que c’était un monopole.
Elle ne propose qu’un tour : 2 jours 1 nuit sur et autour du lac artificiel Cheow Lan… on y va en bus climatisé, on y dors dans des bungalows avec eaux courantes, on fait un tour du lac en barque, on fait un “treck” de 2 km jusqu’à une grotte et on revient. Voilà. C’est tout. Énervé, mon regard se pose sur les horaires de bus au dessus de sa tête. Sur un coup de tête, je lui prend un trajet dès le lendemain. J’étais arrivé à 17h, je repars dès le lendemain à 9h. Ça devait être mon dernier arrêt avant de retourner à Bangkok puis en France, finalement je passerai mes derniers jours sur Koh Pha Ngan.
Le programme fut sensiblement le même : repos, randonnée sur l’île et superbes couchés de soleil sur la plage…
Ah oui, j’oubliais cette araignée grande comme ma main qui avait fait une toile entre deux arbres de chaque côté d’un sentier… Je ne sais pas ce que c’est, si c’est dangereux ou quoi, mais je suis bien content de l’avoir vu avant de me prendre la toile dans la tête. L’araignée se trouvait à autour de mon visage, cette chance m’a permis de la voir flotter dans le vide avant que je ne perçoive la toile…
Bangkok et le retour…
Puis je suis re-retourné à Bangkok, de nouveau hébergé par Carole. Je n’ai pas filmé dans la ville, et à part des photos du palais royale, j’ai été plutôt avare de documents…
Ce que je retiens surtout, c’est l’accueil de Carole, des années après son départ de Paris. C’est déjà elle qui m’avait hébergé à New York lorsqu’elle y travaillait ❤️