Qui a pu passer à côté de la sortie du nouveau jeu de la franchise Harry Potter ? La campagne assez drôle de Marcel pour sa sortie a d’ailleurs attiré l’attention. Mais soyons honnête : le jeu Hogwarts Legacy était très attendu et n’avait pas besoin de ça.

Un jeu magnifique

Si la direction artistique des films s’éloignaient déjà pas mal des descriptions de la saga littéraire, la DA de ce jeu va encore plus loin et les références aux livres sont plus que lointaine. Faut-il rappeler que les sorciers ne portent que des robes de mage dans les livres et c’est un gag récurrent de l’heptalogie lorsqu’ils essaient de s’habiller en module ? Déjà dans les films, les robes des étudiants étaient remplacées par des uniformes en complet-cravate inspirées de ceux des écoles anglaises. Le jeu va encore plus loin et il n’y a plus aucune différence entre les tenues moldues et sorcières.

Le château brille quant à lui d’une superbe DA, et les couleurs de pierres et de tentures des livres, rappelant davantage un château fort, est ici remplacé par des immenses espaces, des boiseries et un style général très Art Nouveau.

On aime.

Des squelettes, des armures, des tentures, des tableaux vivants… on passe des heures à scruter le moindre décor et à chercher s’il y a des “Easter egg”.

Le soin apporté aux détails est assez bluffant. Dans les décors comme dans les habits, où la moindre broderie est admirable.

Le soin est tout particulièrement apporté aux salles communes des différentes maisons, toutes plus belles et les unes que les autres.

Maisons et baguettes

Petit bémol cependant sur le choix de celles-ci. Si vous ne connectez pas votre compte Wizard World (ancien Pottermore), aucun vrai test de personnalité permet de vous indiquer quelle maison vous correspond le plus. De même pour votre baguette (aux designs très limités). Je comprends la nécessité de laisser le choix final de la maison aux joueurs, mais un vrai questionnaire avec une dizaine de questions, aurait été sympa. D’autant plus simple que celui existe déjà sur Wizard World.

Si au moins il y a 2 questions pour faire semblant, concernant la baguette, c’est vraiment aux choix. C’est dommage lorsque l’on sait que chaque bois a sa spécificité et peu influencer sur la magie de son porteur, tout comme son cœur. Ici, le choix de la baguette n’aura aucune incidence sur le jeu. C’est presque dommage. On aurait aimé que le bois de saule donne des soins plus puissant, de sapin des sorts de métamorphose au cooldown plus court, le sorbier pour des protego surpuissants, etc.

Idem pour les cœurs : dragon, puissante mais lente ; licorne, rapide mais plus faible ; ou phœnix, équilibré.

Il y aurait eu la mise en place de vraie stratégie et un intérêt de refaire le jeu avec une autre maison ET une autre baguette, d’autant plus que le choix des deux est définitif.

Magies pas si interdites

Par contre, gros point négatif pour moi : l’usage de la magie noire n’aura aucune conséquence. Faire évoluer l’histoire en fonction de ça aurait été vraiment bien. L’usage des 3 sorts interdits (Imperium, Endoloris et Avada Kedavra) ne changera rien à l’histoire. Il n’y a aucune récompense à rester dans le droit chemin. Pourquoi donc se priver ? Hormis sa propre morale et l’envie d’être role play… ce qui fonctionne sur moi, mais soyons honnête, sur peu de gens.

Un des points fort du jeu, au-delà de sa direction artistique irréprochable, c’est l’ambiance générale.

Un monde vibrant

L’univers est très vivant, avec les animaux dans la nature, les villageois qui se promènent et les élèves qui errent dans les couloirs de Poudlard.

L’alternance jour/nuit (une invention des jeux Pokémon, on l’oublie souvent) aurait pu, néanmoins, être plus immersif. On peut “attendre” pour passer du jour à la nuit, mais on ne se réveille jamais dans son dortoir. On s’assoit sur l’herbe ou dans une salle de classe jusqu’au matin… étrange ! Pourquoi se donner autant de mal pour modéliser les salles communes et les dortoirs pour ne pas en faire un point de réveil ?

Surtout qu’avec les déplacements rapides via la poudre de cheminette, cela ne serait pas contraignant. Mais je chipote.

Il est important de souligner, par ailleurs, le bonheur du vol en balais. On s’envole de n’importe et on atterrit n’importe où, avec des temps de chargements presque invisibles. Qui n’a jamais rêvé de s’envoler en toute liberté ? C’est une pure réussite.

Autre point fort, les combats, très fluide et offrant une multitude de possibilités de combinaison de sorts. C’était là où ils étaient le plus attendu, car des duels où il faut lancer de nombreux sorts, c’était casse-gueule. Mais le système développé ici est bien trouvé et on s’habitue vite à switcher entre les différents groupes de 4 sorts que l’on peut personnaliser.

L’histoire de la magie

Concernant le scénario, je n’en parlais pas ici pour ne pas divulgâcher les rouages de l’histoire, mais celle-ci est vraiment intéressante et on se plaît à écouter les nombreux dialogues. Il s’agit d’une histoire originale mais qui tend à exploiter un segment de l’Histoire que Harry et ses amis apprennent en cours. Tous ceux qui ont lu les livres se souviennent d’Hermione parlant de la Révolte des Gobelins du 18e siècle. L’Héritage de Poudlard semble donc exploiter cet événement historique et se déroule aux alentours de 1752. Je n’en dirais pas plus.

Le jeu est généreux en quêtes annexes qui permettent d’enrichir le contenu de façon intéressante.

Vivement le DLC

Pour conclure, le jeu offre une expérience immersive à la direction artistique impeccable, aux systèmes de jeu fluide et au scénario intéressant.

Malgré quelques bémols de pinaillage, c’est Le jeu de l’univers Harry Potter que l’on a toujours attendu !