Art/Graphic Director, touche-à-tout passionné par la communication et de la création graphique sous toutes ses formes, je m'installe à Paris en 2009. Je travaille dans les univers de la beauté (cosmétique, parfumerie, bijouterie), mais pas que… Art/Graphic Director, je réalise pour des particuliers et des entreprises des identités visuelles, des éléments de communication, des photoshoot et du conseil avec leur déploiement à 360°. Parallèlement à ça, j'occupe mon temps entre la peinture, l'écriture et surtout la photographie.

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Aujourd’hui, je vous amène avec moi au Cambodge !

Enfin, soyons réaliste, c’est surtout à Angkor que je vous amène. Car en réalité, je n’y suis resté que deux petites semaines et je n’y ai fait que trois villes : Phnom Penh, Battambang et Siem Reap. Du coup, la vidéo tourne surtout autour des ruines d’Angkor, qui se trouve à cette dernière…


Je suis forcé d’avouer que j’ai clairement couru à Angkor dès que j’ai passé la frontière, entrainant Julien et Florian dans mon sillon, optimisant mon parcours. Je voulais passer par Battambang, puis par le lac Tonlé Sap pour ensuite aller à Siem Reap pour remonter, enfin, jusqu’au Laos. Les deux français, rencontré au Vietnam, avaient d’abord prévu de faire la côte avec Kampot et compagnie. Finalement, ils ont accepté de me suivre, décidant de faire la côte après. Au final, nous sommes restés trois semaines ensembles, et c’était vraiment génial. J’ai pu faire plus de choses grâce à eux, étant 3 facilitant grandement certains déplacements et certaines activités.

Quoi qu’il en soit, la visite du Cambodge a commencé par sa capitale. Phnom Penh, écrasé sous un soleil de plomb, nous a accueillis à la sortie de notre bus de nuit. Nous n’y sommes pas restés longtemps… et pour cause. Mes collègues cambodgiennes m’avaient carrément dit de ne pas y passer, capitale dangereuse et morte selon eux. Si je n’ai pas senti le danger, il est vrai que la capitale n’est pas forcément, à juste raison, une destination prisée. Néanmoins, le Palais Royale est impressionnant avec ses nombreux pavillons et temples, même si, du point de vu d’un européen habitué aux vieilles pierres, il parait presque en toc tellement il est neuf et coloré, dénué d’âme. Cependant, sa richesse est indéniable, notamment avec les différents temples incroyables que je cite dans la vidéo (spoiler).

S’il est possible de prendre les extérieurs en photo, c’est interdit pour les intérieurs. Et quel dommage ! Les salles sont absolument fabuleuses de richesses, des sols aux plafonds ! J’ai regardé sur internet mais je n’en trouve pas non plus. La salle du trône est vraiment impressionnante, avec des lustres incroyables aux pampilles si iridescentes que je ne serais pas particulièrement étonné si on m’annonçait qu’ils se composent de vrais diamants. En parlant de diamants, les trésors nationaux sont particulièrement impressionnants. Déjà, ils sont dans la Pagode d’Argent, qui tient son nom de son pavage : 5 000 carreaux d’argent d’1 kg chacun ! On y retrouve le fameux petit Bouddha d’émeraude (qui est en fait en cristal, déception). Il fait face au Bouddha Maitreya, une statue en or de 90 kilogrammes sertit de 2086 diamants (25 carats pour le plus gros !).

 

 

Mais ce qui est réellement incontournable dans la capitale, c’est le musée du génocide Tuol Sleng, le fameux Camp S-21. Ce lycée paisible en plein centre-ville, avec ses arbres et palmiers odorants dans la cour, qui devient une prison où la torture était à son paroxysme, et la mort administrativement scrupuleuse. Si je me contiens dans la vidéo, j’ai pleuré presque tout le long de la visite. L’audio-guide, en français, vous isole du monde extérieur et vous imprègne des horreurs qui y ont été commise. Il y a des explications, des extraits de procès, des reconstitutions… le tout en ayant sous les yeux des photos non-censurées de cadavres et de prisonniers. Un enfer.

Les fenêtres et les balcons étaient bouchés de barbelés pour empêcher aux prisonniers de se suicider, les cellules ont été construites à la va-vite dans des salles de classes, les agrès destinés au sport transformé en potence… sur les photos que je vous mets ci-dessous, vous pouvez encore voir au mur, là où un passage a été percé, l’empreinte du tableau de la salle de classe, où auparavant des jeunes riaient et apprenaient… terrible.

Sur la photo avec le lit que je présente ici, prise avec ma GoPro, j’en parle dans la vidéo mais ne le montre pas… J’ai choisi la seule pièce ou le tableau est censuré (avec le scotch blanc sur la tête de la victime). C’est ce qui est présenté au rez-de-chaussé du bâtiment A… C’est d’une rare violence, avec ces photos qui montrent comment les lieux ont été découvert lors de la libération de la ville. Les cadavres plus ou moins putréfié, toujours attaché aux lits. Une des photos en montre un se faire picorer… Les pièces sont resté en l’état. Et la boîte de munition, posé sur le lit, leur servait de pot-de-chambre. Et si vous en mettiez à côté, vous deviez nettoyer. Avec la langue.

Les tortures psychologiques et physiques étaient inhumaines et honteuses. Je vous met aussi l’affiche des règles du camp… appréciez son ironie. Particulièrement la 6 : “Pendant la bastonnade ou l’électrochoc, il est interdit de crier fort”. Associer à la 9 et 10 qui permettent un nombre de coup de fouet et d’électrochoc illimité en cas de désobéisence, vous avez une bonne idée de la conception particulière des Khmers Rouge de la justice…

 

Et je vais m’arrêter là sur ce camp, car me replonger dans ces souvenirs m’est, encore aujourd’hui, douloureux…

Un dernier chiffre terrifiant : 1,7 millions. C’est le nombre de cambodgien.ne.s mortes durant les 4 ans au pouvoir des Khmers Rouges. Soit plus de 20 % de la population du pays… il faut dire que ne serait-ce que porter des lunettes, faisait de vous un intellectuel de facto, et donc un ennemi de la révolution à abattre.

Nous avons aussi profité de notre passage dans la capitale pour visiter le musée national du Cambodge. Même s’il est vrai qu’il possède de très belles pièces, on en fait vite le tour. Mais du coup, quoi d’autre à noté sur la capitale ? Nous avons goûté un plat typique : bœuf à la sauce fourmi-rouge ! Très peu ragoûtant, on a fini le plat, mais j’avoue ne pas l’avoir saucé… 

 

Finalement, nous avons quitté la capitale après quelques jours. Vous ne verrez pas dans la vidéo les 6h de bus interminable qui nous menèrent à Battambang. J’ai fait de nombreux trajets en bus au cours de mes voyages, et des bien plus long (rappelez-vous les 24h de bus au Vietnam ou les 14h au Pérou…), mais celui-ci a été le pire, je crois. Le paysage était morne, et rien ne c’est passé. Vraiment rien. Il y a eu des voyages cauchemardesques, notamment un bus de nuit au Laos… mais au moins il s’est passé des choses ! Là, ce fut juste 6h morose…

Battambang aussi.

En réalité, il y a beaucoup de choses à faire dans la région, connue, non pas pour sa ville (la 2e plus grande du pays), mais pour sa campagne. Mais je pense qu’à ce moment, on brûlait tous les trois de rejoindre Siem Reap et de voir Angkor. On était probablement impatient et nous n’avons pas profité de la ville. Nous n’avons pas fait l’incontournable Bamboo Train par exemple. Par contre nous avons fait la montagne de Phnom Sampov à 12 km de la ville. Celle-ci fait 140 mètres d’altitude et son nom signifie “la montagne en forme de navire”. En effet, elle en a la forme de lui, d’un gigantesque navire posé au milieu d’une plaine à perte de vue. La montagne est couverte de temples, de sanctuaires, de nombreux stupas et creusée de grottes servant de temples, en faisant le site religieux le plus important du pays. D’où cet énorme bouddha en train d’être sculpter sur un des flans. Mais pas seulement…
Plusieurs caves servirent de prisons et de charniers sous le joug des Khmers Rouges. Plus de 10 000 cambodgiens y trouvèrent la mort et une sépulture… 

J’y retiendrai, pour ma part, la vue sublime de cette plaine, le coucher de soleil et les chauves-souries.

 

Après une soirée dans un bar tenu par un français qui nous a fait goûter un rhum local à 50° et apprit à jouer au billard khmer (qui se joue avec des cartes), nous pensons déjà à quitter la ville.

Pour rejoindre Siem Reap, nous avions deux choix : 3h30 de bus. Économique ($6) et rapide. Ou alors 6h de bateau. Plus cher ($20) et long.
Évidement, nous avons opté pour le bateau ! Mais c’est la saison sèche, alors ça a commencé par 1h30 de voiture pour rejoindre un bras de la rivière assez profond… 1h30 d’enfer, à 7 touristes tassés dans un pick-up. Tous inconfortable, pour ma part, l’incapacité de bouger et le tibia compressé sur une bar métallique, j’en suis sorti avec un bleu et des crampes. Mais ce n’était pas fini ! Le bateau est à fleur d’eau, où l’on est assis en face-à-face sur des petits banquettes de bois. Les 6h suivantes furent rudes pour le postérieur… mais quelle promenade ! La rivière serpente jusqu’au lac Tonlé Sap, au centre du Cambodge (il y aurait tant à dire sur ce lac… son système d’écoulement alternatif de la rivière Tonlé Sap, sans source hydrographique, est extrêmement rare. Selon la saison, elle coule du lac vers le Mékong ou du Mékong, alors en crue, vers le lac. Selon la saison, le volume du lac subit une multiplication par un facteur 70 !).

Et tout le long, on traverse des villages flottants plus ou moins gros avec quelques arrêts pour des pauses. Les maisons sont en tôle et en bois colorés, flottantes donc, elles suivent ainsi les caprices de la rivière et du lac. Partout, ce sont avec des grands sourires que les enfants nous saluent à notre passage. Ces villages de pêcheurs ne semblent ni riche ni pauvre. Ils vivent là, hors du temps, et ne semblent manquer de rien. Cela dit, beaucoup semblent vivre de la récolte de cannettes flottants ici ou là… on peut en voir sur mes photos, de ces bateaux qui en portent un plein filet… c’est assez révélateur de l’environnement dans lequel ils vivent… C’est d’autant plus étrange, que la faune et la flore y est magnifique malgré la pollution. La rivière en elle-même est couverte de jacinthes d’eau aux fleurs d’un violet pâle. Ici ou là, de grands filets se dressent.
Ce fait une journée absolument fabuleuse, ce genre de journée où l’on reste spectateur, la tête vidée de toute pensée, juste occupé à être vivant et là.

 

Et soudain, c’est l’arrivée à Siem Reap. Le temps de trouver un tuk-tuk pour arriver en centre ville, et on pause nos sacs dans une auberge. Parti à 7h, il est 16h passé. On se met tout de suite à la recherche d’un guide francophone. Dans ce pays qui était avant sous protectorat français, on ne se doutait pas qu’ils étaient si rare. Ceux qu’on trouve de disponible sont à $60.
On a donc, comme dit dans la vidéo, opté pour prendre un billet pour 3 jours sur place : le premier jour avec un tour opérateur en anglais pour faire le petit circuit, et les 2 autres jours pour visiter à notre rythme. Avant de nous lancer, on écume une première fois les marchés de nuit de la ville, qui fourmillent de vie. On y achète les fameux “pantalon-éléphants”, que tout les touristes finissent par porter bon grès mal grès. Pourquoi ? Parce que les shorts ne sont pas autorisé dans les lieux de culte (car tous les temples d’Angkor sont encore en activité) et que, comme moi, la plus part des gens n’ont de long que des jeans trop chaud.

 

Voici donc ce que je n’ai pas mis dans la vidéo mais qui aurait été utile s’il n’avait pas été aussi compliqué : un plan du site (Copyright © www.angkorvat.com) !

Vous voyez, trop compliqué pour la vidéo…
En bref : le premier jour, on a fait le petit circuit. Le deuxième et le troisième jour, nous avons fait le grand circuit. Je ne pourrais pas vous faire le détail, car, chevauchant nos scooters électriques, on a un peu tout fait. J’ai le détail dans mes carnets de voyages… si un jour je publie ceux de l’Asie, vous les y retrouverez ! J’en montre plusieurs dans la vidéo, je ne vais pas m’étaler ici (même si j’ai envie).

Par contre, ce que je vais préciser grâce au plan : Angkor comprend de nombreux temples. C’est l’ensemble de la carte. Angkor Wat est le temple au sud du site, le plus grand au monde. Au nord de celui-ci, se trouve l’ancienne ville royale d’Angkor Thom (signifie « la grande cité ». Son nom sanskrit était Mahānagara.). C’est dans cette ville que se trouve, au centre, le fameux Bayon et ses visages. Et tout autour de la cité royale, s’étalait la capitale, Angkor.

Voilà ! J’espère que c’est plus clair !

 

Sinon, que dire sur le site… c‘est juste à couper le souffle. Je voulais aller à Angkor depuis petit, où ma mère avait un CD Rom de visite virtuelle du lieu. Il tournait sous Windows 95, et un visage du Bayon était sur la couverture… Ça a énormément marqué mon imaginaire et toujours hanté. À l’époque, c‘était synonyme pour moi d’aventures et de mystères, de mythes et de magies, de Indiana Jones et Lara Croft. Et pourtant, c’est surtout en Amérique Latine et dans les ruines mexicaines que j’ai retrouvé ça. Hors saison, les lieux m’ont fasciné. Ici, les lieux dégueulaient de touristes ! Ce fut moins simple de “ressentir” les lieux. Cependant, quelles splendeurs ! Quelles sublimes ! C’est tellement plus sophistiqué, plus travaillé, plus élégant ! Tout est recouvert de bas-reliefs d’une qualité incroyable, toujours en excellent état. Chaque temple à son âme et son style. Les pierres de celui-ci sont rouges, alors qu’ici, elles sont grises. Ici, c’est un temple-montagne, là, c’est un labyrinthe tout en corridors. Ceux-ci sont arides, ceux-là sont dévorés par les arbres. Ces arbres qui sont d’ailleurs un vrai casse-tête pour les restaurateurs : ils détruisent les temples, mais font également parti du patrimoine…
D’ailleurs, anecdote : ces arbres sont des fromagers. Ou ceiba pentandra. Pourquoi fromagers ? Car leurs fibres sont imputrescibles et que leur bois était (est ?) utilisé pour réaliser des boîtes pour les fromages, notamment le camembert !

Il y aurait tellement à dire… mais je commence déjà à être long. Je vais me contenter de laisser parler les photos…

 

J’avais prévu de mettre que 3 ou 4 photos… je me suis, une fois de plus, laissé dépassé…

Ce qui nous a le plus marqué, je pense, c’est la fabuleuse couleur que prend le ciel cambodgien aux levés et aux couchers du soleil. Je ne crois pas trop m’avancer si je dis qu’aucun de nous n’a revu ces couleurs ailleurs, même dans les proches pays. Le ciel s’enflamme, littéralement. Il devient orange, de l’horizon au firmament. La lumière est chaude, tout devient auburn, les pierres deviennent d’ocres. Vraiment, incroyable. Pas de nuages roses comme chez nous, peu de dégradé bleuté. Un ciel roux, un soleil énorme, une lumière qui va de l’or à l’alezan. (En vrai, j’ai revu une seule fois ce fabuleux ciel : à la frontière du Cambodge et du Laos, aux 4 000 îles, sur les rives du Mékong… mais ça, c’est pour la prochaine fois !)

 

Quoi qu’il en soit, une fois les trois jours finis, nous décidâmes de rester un ultime jour à Siem Reap. Pour se reposer et se dire au revoir après ces 3 semaines de voyages ensemble. Moi, le voyageur solitaire, regrettait déjà ma proche solitude. Pour ce dernier jour, nous écumâmes les marchés de nuit, et Julien me négocia une statuette en bois représentant une danseuse, ainsi qu’un Lion Gardien en bronze. (À chaque temple, dans tous les pays d’Asie que j’ai traversé, une paire de lions protègent les entrées. Chaque pays à son style, c’est assez drôle à comparer. Ceux du Cambodge sont mes préférés.) Il faudrait que j’y retourne, peut-être seul, pour mieux “ressentir” les lieux. C’est vrai que là, je me suis beaucoup trop amusé avec mes compères pour rentrer en introspection ! Malgré tout, le Cambodge fut une étape courte de mon voyage, mais incroyablement riche. Et c’est sans doute grâce à eux… ou “malgré” eux ? 

 

En tout cas, sachez qu’on est toujours en contact et qu’on s’est revu à Paris, car ces deux rigolos, qui étaient partis pour 6 mois de voyages, sont originaires de Versailles ! 

 

Jean-Côme

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